Pierre de Coubertin a longtemps rêvé de voir les Jeux Olympiques organisés dans la ville éternelle, un rêve qui devint enfin réalité lors de l’été 1960.
Si certains vestiges de l’ancienne Rome – tels que les Thermes de Caracalla ou la basilique de Maxence – ont été investis pour l’occasion, de toutes nouvelles infrastructures sportives furent également érigées en un temps record. Bénéficiant d’une couverture médiatique exceptionnelle due à la première utilisation de la télévision, la « nouvelle » Rome – celle de la reconstruction d’après-guerre – se dévoile ainsi au monde entier.
Pier Luigi Nervi (1891-1979) ingénieur, architecte et entrepreneur qui à partir des années trente a développé une maîtrise exceptionnelle du béton établit la symbolique architecturale des Jeux de Rome avec la conception de quatre structures : le Petit Palais des sports (en collaboration avec l’architecte Annibale Vitellozzi), le stade Flaminio, le Palais des sports (en collaboration avec l’architecte Marcello Piacentini) et le viaduc du Corso Francia. Réalisés en seulement quatre ans, ces projets aux voûtes finement ondulées ou nervurées et aux piliers façonnés combinent langage classique et innovation technologique.
Le Petit Palais des sports
Le Petit Palais des sports est le symbole est le symbole des Jeux Olympiques de Rome le plus connu. Sa forme circulaire se réfère à celle d’un panthéon.
A l’origine, la conception a été confiée par le Comité National Olympique italien (CONI) à l’architecte Annibale Vitellozzi : à lui d’étudier un prototype de palais des sports de moyenne importance et bon marché à reproduire dans toutes les villes italiennes. Annibale Vitellozzi s’adresse alors à Pier Luigi Nervi afin de trouver une solution structurellement optimale pour réaliser la toiture de grande portée. Le projet élaboré est à la fois simple et audacieux : une coupole large de 60 mètres est supportée par des béquilles inclinées disposées sur un pourtour circulaire extérieur de 78 mètres de diamètre. L’entier de la structure porteuse est réalisé en béton armé.
Le terrain de sport, décaissé par rapport au niveau du sol, est cerné par des gradins en formede croissants. La toiture, minutieusement nervurée, est composée de 1 620 éléments préfabriqués de 19 mesures différentes qui ont été conçus selon un système breveté par Nervi. Il a fallu compter un peu plus d’une année – seulement – et investir près de 200 millions de lires pour réaliser le Petit Palais des sports où se sont déroulés, dans la chaleur écrasante de l’été romain, les matchs de basketball et les épreuves d’haltérophilie durant les Jeux Olympiques de 1960.